Skip to main content

L’ADEME publie son rapport sur “La réparation au composant”


L’ADEME publie son rapport sur l’impact de la réparation au composant par rapport à la réparation au sous-ensemble (pièce détachée) de tous les équipements électriques et électroniques grand public et professionnels. Ce rapport sollicité de longue date par FEDELEC, est riche d’enseignements grâce à la grande mobilisation des acteurs de la réparation au composant.

Plus précisément, l’étude visait à :

  • poser un cadre sur ce qu’est la réparation au  composant et ce qu’elle englobe (produits concernés, opérations à réaliser…) ;

  • identifier :
    • les compétences et moyens techniques nécessaires à la pratique de la réparation au composant (y compris les besoins de formation) ;
    • les freins et les leviers de la réparation au composant ;
    • les éventuels gains environnementaux et économiques de la réparation au composant ;

  • Établir une liste de pistes d’actions à mener pour favoriser la réparation au composant (si elle est favorable d’un point de vue économique et environnemental)

“Les délégués FEDELEC ont beaucoup travaillé pour que la réparation au composant revienne dans les formations initiales. L’idée sous-jacente est de valoriser des savoir-faire dont disposent beaucoup d’artisans, un état d’esprit plutôt bien ancré dans pas mal de petites structures, qui doit être conservé et développé.

Attirer les jeunes vers nos métiers est une priorité, nous avons à suggérer le plaisir, l’épanouissement, la créativité. La réparation au composant s’inscrit dans ce challenge.”

Joël COURET, Délégué à la promotion de la réparation

Gilles Saint-Didier

4 octobre 2023

Imprimer

Dans ce rapport en effet, l’ADEME rappelle que les conclusions des études précédentes montraient qu’en France comme dans d’autres pays, malgré le fait qu’il existe une volonté politique d’encourager le développement du secteur de la réparation, les réparateurs devaient encore faire face à des freins majeurs : la concurrence avec des produits neufs relativement peu chers, le manque  d’écoconception facilitant la réparation,  l’impact sur la réparabilité de certaines exigences relatives à la performance énergétique, le manque d’accès aux pièces détachées, le manque d’accès aux informations techniques, le manque de personnel formé, entre autres.

Les panoramas de la réparation réalisés à l’initiative de l’ADEME, indiquent que la plupart des métiers de la réparation sont ainsi confrontés à des marchés en stagnation voire en régression, avec une baisse significative du nombre d’entreprises, du chiffre d’affaires et du nombre d’emplois notamment pour les équipements blancs (petit et gros électroménager) et bruns (téléviseurs, radios, lecteurs CD et DVD…).

Ainsi, des efforts en matière de soutien à la réparation sont encore nécessaires, y compris la réalisation d’études pour mieux comprendre les enjeux auxquels la filière fait face.


Une notion générale de réparation au composant définie

Un chiffre d’abord : sur les 436 répondants à l’enquête en ligne, 72 % réparent au composant !

La réparation au composant d’un équipement électrique et électronique nécessite de réparer ou remplacer une ou plusieurs pièces (composants) électrique(s) ou électronique(s) d’un sous ensemble (pièce détachée) faisant partie de l’équipement électrique et électronique, dans un ou des cas suivants :

  • via une technique de démontage complexe et/ou longue (ex : soudure, microsoudure) qui peut détruire ou nuire à l’utilisation prévue du composant;
  • nécessitant un diagnostic complexe et du matériel spécifique ;
  • pour lesquelles les pièces de rechange (=composants) ne sont pas mises sur le marché et/ou en service par les fabricants des équipements électriques et électroniques sous forme de pièces détachées destinées aux utilisateurs finaux.

L’intérêt de la réparation au composant

Les principaux intérêts économiques et techniques de la réparation au composant sont :

  • La réduction du prix de la réparation pour le consommateur/client ;
  • La possibilité de sauver un équipement qui n’est pas réparable au sous-ensemble (ex : équipement trop ancien, équipement fait sur mesure ou obsolescence) ;
  • La réparation de l’équipement professionnel dans un délai plus rapide (car pièce du composant en stock mais pas le sous-ensemble) permettant de limiter les arrêts de production / exploitation sur le site du client.

Figure1

Rapport Ademe - Réparation au composition - Catégorie de produits réparés

Catégories de produits réparés au composant selon l’enquête réalisée auprès de 464 entreprises, non représentatives de la population d’entreprises faisant de la réparation d’EEE en France.

Figure 2

Figure 2: Part de produits réparés au composant sur l'ensemble des réparations par catégorie de produit
selon l’enquête réalisée auprès de 464 entreprises, non représentatives de la population d’entreprises
faisant de la réparation d’EEE en France

Part de produits réparés au composant sur l’ensemble des réparations par catégorie de produit selon l’enquête réalisée auprès de 464 entreprises, non  représentatives de la population d’entreprises faisant de la réparation d’EEE en France


Les principaux freins relevés à la réparation au composant

Pour les EEE grand public :

  • L’indisponibilité de la documentation technique auprès des fabricants ; 
  • Le manque de formation (électronique, électricité, réparation au composant) des réparateurs, et donc le manque de compétences des réparateurs ;
  • La conception des produits qui ne permet pas toujours d’atteindre et/ou de séparer les composants (ex : miniaturisation des composants de carte électronique, impressions multicouches, résines sur carte électronique, pâtes de soudure en dessous du composant, vernis/silicone sur les cartes électroniques, circuits intégrés billés sur la carte, dalles de TV collées) ; 
  • Le temps de diagnostic plus long lors de nouvelles pannes des composants que pour des sous-ensembles ; 
  • Le coût d’investissement de certains équipements et outils pour réparer au composant ;
  • La vitesse d’évolution des technologies avec plus de fonctions (donc plus de pièces ou plus de logiciels) et des produits de plus en plus petits (miniaturisation), empêchant la création de marché de composant et rendant difficile la formation sur ces nouvelles technologies ;
  • La difficulté d’identifier le(s) composant(s) défectueux.

Pour les EEE professionnels :

  • Le manque de formation (électronique, électricité, réparation au composant) des réparateurs et, donc le manque de compétences des réparateurs ;
  • Le manque de ressources humaine dû à la mauvaise image de la filière de maintenance et réparation des équipements électriques et électroniques auprès des jeunes et au manque de connaissance de la filière de réparation au composant par les jeunes ;
  • La conception des produits qui ne permet pas toujours d’atteindre et/ou de séparer les composants (ex : miniaturisation des composants de carte électronique, impressions multicouches, résines sur carte électronique, pâtes de soudure en dessous du composant, vernis/silicone sur les cartes électroniques, circuits intégrés billés sur la carte, dalles de TV collées, rivets sertis sur les moteurs, variateur de vitesse embarqué non modulaire, moteurs encapsulés etc.) ;
  • L’indisponibilité de la documentation technique auprès des fabricants ;
  • La difficulté d’identifier le(s) composant(s) défectueux

Des actions favorisant la réparation au composant ont été identifiées

Les entretiens menés ainsi qu’une réunion de travail organisée avec les acteurs de la filière ont permis de lister 16 actions favorisant la réparation au composant dont 7 actions permettent de favoriser la réparation au composant par rapport à la réparation au sous ensemble comme par exemple la mise en place de formations dédiées ou un travail sur la facilité d’identification des caractéristiques composants en vue d’un remplacement (pièce détachée) et 9 actions sont plus larges et favorisent la réparation en général.

D'autres facçon de partager...