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Le passeport numérique des produits : un levier pour le réemploi et la transparence


À partir de 2027, l’Europe va progressivement imposer le passeport numérique des produits (DPP), un outil central du règlement ESPR (Ecodesign for Sustainable Products Regulation). Son ambition est claire : suivre chaque produit tout au long de son cycle de vie, de sa fabrication à son recyclage, en passant par ses réparations et ses éventuels changements de propriétaires.

Cette innovation concerne en priorité les filières électronique, textile, construction et batteries, qui devront s’adapter à cette nouvelle exigence. Pour les artisans, les distributeurs et les consommateurs, le DPP représente une opportunité unique pour améliorer la transparence, allonger la durée de vie des produits et accélérer la transition vers une économie circulaire.

Gilles Saint-Didier

4 novembre 2025

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Le passeport numérique des produits, qu’est-ce que c’est exactement ? 

Le DPP est une fiche d’identité numérique et dynamique, accessible via un simple QR code ou une puce électronique intégrée au produit. Il rassemble des informations essentielles comme l’origine des matières premières, le lieu de fabrication, la composition détaillée, les options de réparation, les pièces détachées disponibles, ainsi que les modalités de recyclage en fin de vie.

L’objectif est de permettre à tous les acteurs — fabricants, réparateurs, recycleurs et consommateurs — d’accéder facilement à ces données. Ainsi, il devient plus simple de réparer un produit, de le réemployer ou de le recycler de manière optimale. Pour les entreprises, cela signifie aussi une meilleure conformité aux réglementations européennes, tout en offrant une transparence accrue aux clients.

Quels produits seront concernés par ce passeport ? 

Le DPP s’appliquera progressivement à la plupart des produits physiques commercialisés dans l’Union européenne. Les premières catégories prioritaires incluent les batteries (notamment celles des véhicules électriques et des appareils nomades), le textile (vêtements, chaussures), l’électronique (smartphones, électroménager) et les matériaux de construction (acier, béton, isolants).

Certains produits, comme les aliments, les médicaments et les produits vétérinaires, en sont exemptés. La liste définitive des produits concernés sera publiée par la Commission européenne d’ici 2026, permettant aux entreprises de se préparer en conséquence.

Calendrier et préparation : comment les entreprises peuvent-elles se préparer ? 

Le déploiement du DPP se fera progressivement. Dès 2026, la Commission européenne publiera la liste définitive des produits concernés. En 2027, le passeport sera progressivement mis en place, avec une priorité accordée aux batteries et aux produits électroniques. D’ici 2030, il devrait être généralisé à la plupart des filières, y compris le textile et la construction.

Pour les artisans du bâtiment, les réparateurs électroniques ou les commerçants, le DPP offre des opportunités concrètes. Ils pourront valoriser leur savoir-faire en s’inscrivant comme réparateurs agréés dans les bases de données du DPP, ce qui leur permettra d’apparaître comme des références pour les consommateurs cherchant à faire réparer leurs produits.

De plus, ils auront accès à des données techniques précises, leur permettant de proposer des services de réparation ou de recyclage plus efficaces. Enfin, en mettant en avant leur engagement dans l’économie circulaire, ils pourront se différencier sur un marché de plus en plus exigeant en matière de responsabilité environnementale.

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